mercredi 18 novembre 2009

Le texte de l'Appel du 18 juin 1940

Discours du Général de Gaulle prononcé à la radio de Londres le 18 juin 1940. Cet appel n'a pas été enregistré.

« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un
jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres. »
Source

Questionnaire

1. D’où le général de Gaulle lance-t-il l’Appel du 18 juin ? Pourquoi ?

De Gaulle lance son Appel de Londres par radio (BBC) car il a quitté la France qui est à moitié envahie par les Allemands.

Quel est le contexte politique qui précède l’Appel ?

Le gouvernement de Pétain vient d’être formé après la démission de Paul Reynaud (16 juin 1940). Pétain devenu chef du gouvernement (ou président du Conseil) a prononcé le 17 juin 1940 un discours à la radio française dans lequel il annonce qu’il signera un armistice avec le Reich allemand (22 juin 1940).

2. Selon lui, quels sont encore les atouts de la France pour poursuivre le combat ?

Pour de Gaulle la France a des atouts nombreux : elle dispose d’un vaste Empire colonial, d’un allié encore en guerre (le Royaume-Uni), ainsi que du soutien de l’industrie des Etats-Unis (qui rentrera finalement dans le conflit le 8 décembre 1941).

3. Dans quel but le général de Gaulle lance-t-il cet appel ?

L’Appel a pour but immédiat de rassembler derrière lui les Français présents sur le territoire britanniques et plus largement de pousser les Français à la résistance à l’ennemi (« pour que la flamme de la résistance française » ne s’éteigne pas, lignes 21-22). Il demande aux Français, officiers et soldats, mais aussi ingénieurs et ouvriers spécialisés dans l’armement à la rejoindre à Londres (lignes 17-20).

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